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Poème pour une infirmière qui arrête 

 

Ne pas oser suivre ses intuitions,

Ne pas prendre de risques, écouter sa raison,

Ne pas déranger ceux qu'on aime,

Sourire à tous, ne jamais faire de peine.

Même avec le cœur à la traîne :

Faire son travail mais pas par vocation :

comme une rengaine,

Faire son travail à la perfection, supporter pression,

Chaque jour la même répétition, pourtant avec dévotion.

Faire son travail, avec de plus en plus d'efforts,

Les doutes qui t'habitent, ne les montrer à personne. 

Maladroite, partout tu te cognes :

Faire son travail sans écouter le langage du corps.

Le corps qui dit : j'ai besoin de plus d'espace,

Le corps qui dit je ne me sens pas vraiment à ma place.

Entendre sa voix intérieure, 

Douter, avoir peur.

Plus la force de sourire aux collègues, aux copines ;

"Marine, tu as une toute petite mine !"

Et puis un jour Marine se lève et se décide :

Partir ! Vers l'inconnu, oui mais pas vers le vide !

Belle bricoleuse, grande guindailleuse,

Débrouillarde, amoureuse 

Bien assez rêveuse pour ne jamais être malheureuse.

D'autres horizons à découvrir,

Prendre son destin en main courageusement

et retrouver le sourire ;

En ne laissant à ses collègues, en partant,

Rien d'autre que des beaux souvenirs.

Quand c'est son instinct qu'on écoute,

On se redécouvre chaque jour

Et pour trouver la bonne route,

Il n'y a jamais de détour.

 

 

Poème pour rétablir la bienveillance dans la classe

 

Tu penses que dominer les autres

Est le seul moyen pour qu'on t'aime 

Tu veux qu'ils te craignent ou te suivent comme des apôtres 

T'aimerais attirer le regard des plus belles

T'es juste un gorille qui se frappe le torse

Un moineau qui se prend pour un aigle...

Celui qui a toujours besoin d'se montrer le plus fort

Se révèle bien souvent le plus faible.

Une âme fragile sous ton écorce 

Tu bloques par peur de la défaite 

Avec ta tête, tu cherches à maîtriser le décor 

A défaut de pouvoir maîtriser ton coeur... c'est bête :

Les tyrans, les vipères, les machos reproduisent les fautes 

De ceux qui perpétuent le système ;

Tout en haut d'la pyramide, d'la tour de contrôle 

On trouve toujours les moins gentils, ceux qui ont la flemme ;

Et des bureaux aux cours d'écoles,

Les p'tits chefs exploitent ceux et celles qui se donnent de la peine,

Exploitent les braves prêts à faire des efforts,

Ils les méprisent, ils s'en moquent même!

Facile de rire de ceux qui nagent quand tu restes au bord,

Facile de jouer les fiers ou de tomber dans la haine

En oubliant que chaque être humain à ses trésors...

Et qu'c'est pas à la banque qu'on les enferme.

Regards, mots qui blessent, encore et encore,

Tous ceux qui apprennent tu voudrais leur couper les ailes :

T'as bien trop peur qu'ils prennent leur envol,

Que pendant que tu t'enfonces d'autres rejoignent le ciel.

Parce que moi je sais qu'au final on récolte 

Vivant ou mort, toujours ce qu'on sème :

Un jour se lève un vent de révolte 

Car aucune soumission sur terre n'est éternelle ;

Un jour toi aussi, un plus méchant, un plus fort

Te fera manger la poussière, goûter la misère.

Une histoire trop triste qui sans cesse se répète 

Pour rétablir l'équilibre, n'oublie pas que tous se respectent !

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Poème pour les nounous

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Une nounou, c'est pratique comme un couteau-suisse : 

un côté « câline et douce » pour bébés-tristes,

un autre « ferme mais juste » pour bébés-caprices,

et une lame « grande négociatrice » en cas de crise.

 

Une nounou, c'est une femme à la fois folle et sage :

elle vit dans un monde à part, plein de babillages,

où elle danse, empile les cubes et tourne les pages

entourée d'êtres qui ont leur propre langage.

 

Une nounou, c'est magique et plein de charme ;

c'est une petite fée avec de grands pouvoirs

qui sait faire rire aux éclats, sécher les larmes,

bercer de chansons, de contes, d'histoires.

 

Une nounou ça ne fait jamais de chichi :

même pas peur des cacas, pipis, vomis !

En mission : ça aide, ça apprend, ça nourrit,

et quand ça se fâche, ça retrouve vite le sourire.

 

Une nounou, c'est un reporter exceptionnel !

un rapport détaillé pour les mamans inquiètes,

de la texture du popo, la durée de la sieste,

elles savent rassurer même les plus fusionnelles.

 

Je vous ai confié ce que j'avais de plus précieux

vous avez été parfaites, bien au-delà de mes vœux.

Je ne peux que demander à Dieu de vous le rendre au centuple,

pour récompenser les anges, c'est bien Lui qu'on consulte !

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FLEURS DE FUNÉRAILLES 

 

Il y a des êtres qui vivent dans un grand éclat de rire,

Qui viennent déposer une blague sur un jour triste,

Il y a des êtres toujours prêts à rendre service,

Dont la présence est une douceur, un délice.

Il y a des êtres qui partent le cœur serein,

Ils ont valeureusement  parcouru le chemin

Ils y ont semé de belles graines, pour demain.

Ils ont accompli leur destin.

 

Avec le départ du vieux se ferme un livre d'aventures :

Un autre monde, d’autres guerres, d’autres rêves, d’autres luttes.

Il était le témoin de ce qui change et de ce qui perdure,

Une grande bibliothèque solide en bois brut.

Une grande bibliothèque renfermant mille savoirs,

Mille souvenirs, mille histoires,

Les mille et uns reflets de son miroir.

 

J’imagine pour ses proches, le désespoir,

La tristesse qui les gagne quand vient le soir,

Les sourires qui se faufilent parfois entre les larmes,

Les souvenirs pour accompagner le drame.

Il a cru pouvoir profiter de cette période de confinement,

Pour s’en aller humblement, discrètement, 

Mais vieux, tu ne t’en tireras pas si facilement,

Je devine aujourd’hui des âmes qui se connectent à distance,

J'espère bientôt de grands rassemblements,

Avec amis, famille et partout des enfants :

Portant leur deuil en partage,

Honorant ton héritage, 

Célébrant un vieux sage,

Chantant ton âme et son visage,

Accompagnant ton passage,

Ton voyage vers d’autres rivages.

 

Tu rejoins le pays des ancêtres,

Le pays de ceux qui ne peuvent plus jamais disparaître,

Dont le corps physique est devenu pure Lumière ;

Le pays de ceux qui veillent, protègent et aident

Les petites graines qu’ils ont plantées sur cette terre

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